Le 20 novembre est la Journée internationale du souvenir des personnes transgenres (TDoR, acronyme anglophone) quand nous pleurons nos frères et sœurs perdus et demandons justice. C'est aussi une occasion de se rappeler qu'une blessure à l'un d'eux ou elles est une blessure à tous et toutes. Les syndicats ont le devoir de défendre les travailleurs et travailleuses trans.
La montée de l'extrême droite dans de nombreux pays a eu un effet catastrophique sur les droits de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexe (LGBTI). Ne vous y trompez pas, les tenants et tenantes de l'extrême droite ne s'arrêteront pas à attaquer la communauté LGBTI. Les travailleurs et travailleuses migrants sont déjà dans leur ligne de mire, et d'autres groupes marginalisés suivront.
Des chiffres récemment publiés par le projet Trans Murder Monitoring (TMM) pour la Journée du souvenir trans révèlent que :
281 personnes trans et de genre divers ont été signalées assassinées entre le 1er octobre 2024 et le 30 septembre 2025.
Les travailleurs et travailleuses du sexe (34 %) restent le groupe le plus ciblé parmi tous les métiers connus.
On a observé une augmentation notable des meurtres de militants et militantes et de dirigeants et dirigeantes d’organisations défendant les droits des personnes trans. Il s’agit du deuxième groupe le plus ciblé par profession cette année, représentant 14 % des cas (contre 9 % en 2024 et 6 % en 2023).
68 % des meurtres ont eu lieu en Amérique latine et dans les Caraïbes. Le Brésil est en tête de la liste pour la 18e année consécutive avec 30 % du total des cas.
Faisant écho à la tendance des années précédentes, 90 % des meurtres signalés étaient des féminicides (les victimes étaient des femmes trans ou des personnes transféminines).
La mise à jour de TTM note que, bien que le nombre de 281 personnes trans et de divers genres assassinées ait baissé depuis la mise à jour de 2024 (350), cette baisse ne va pas nécessairement de pair avec une sécurité accrue. Il est plus probable qu'elle reflète une invisibilité croissante de ces meurtres dans les médias — une tendance qui peut être influencée par des changements dans les algorithmes des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, ou par un désintérêt généralisé des médias, ce qui peut rendre les meurtres plus difficiles à identifier et à vérifier.
La solidarité est plus nécessaire que jamais – les syndicats doivent continuer à défendre des milieux de travail sûrs et inclusifs pour tous les travailleurs et travailleuses
Les préoccupations concernant les attaques contre la communauté trans ne devraient pas se limiter aux espaces LGBTI. Ces attaques touchent tout le monde et représentent le front initial dans des attaques plus larges contre les libertés civiles et les droits des travailleurs. Il incombe au mouvement syndical à travers le monde de s'assurer qu'il soit compris que la rhétorique transphobe est une manière d'attaquer d'autres protections et droits. Considérer certains groupes comme indignes de droits fondamentaux crée des précédents dangereux qui peuvent être utilisés comme une arme dans d'autres domaines, tels que la négociation collective, la liberté d'association, ainsi que la santé et la sécurité au travail.
L'histoire nous a appris que nous ne pouvons pas rester silencieux. Nous appelons chacun et chacune au sein de la société à agir dans la mesure de ses moyens en vue de protéger la vie des personnes transgenres et de genre divers et de demander un monde meilleur où toutes les vies sont valorisées et respectées.
- Michele Kessler, présidente du comité LGBTI du CGU -
Les droits des personnes trans sont des droits LGBTI, les droits LGBTI sont des droits syndicaux, les droits syndicaux sont des droits humains.
Ceci est une déclaration du Conseil des Global Unions (CGU) signée conjointement par :
L'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB)
L’Internationale de l’Éducation (IE)
International Arts and Entertainment Alliance (IAEA)
IndustriALL Global Union
La Fédération internationale des journalistes (FIJ)
La Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF)
La Confédération syndicale internationale (CSI)
L’Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA)
L’Internationale des services publics (ISP)
La Commission syndicale consultative auprès de l’OCDE (TUAC)
UNI Global Union
International Domestic Workers’ Federation (IDWF)